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Compte rendu de la Masterclass Smart Building : « Faire parler la donnée des bâtiments pour les rendre intelligents »

Voici le résumé de la table ronde introductive, que j’ai eu le plaisir d’animer. Avec Urban Practices (représentant la Smart Building Alliance), Covivio, Dynamic Workplace SpinalCom, et le témoignage du DSIT d’EDF.
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Le 29 juin dernier, Naitways organisait une matinée collaborative dédiée aux données du bâtiment. Car aujourd’hui de nombreux métiers tâtonnent encore avec les enjeux du « bâtiment intelligent », que ce soit dans l’industrie, l’hôtellerie, le retail, les immeubles de bureau. De plus, les jargons techniques n’aident pas à y voir clair. Lors de cette Masterclass « Smart building » nous avons pu partager des cas d’usage concrets avec notre écosystème et ensemble « faire parler la donnée des bâtiments pour les rendre intelligents ».

Voici le résumé de la table ronde introductive, que j’ai eu le plaisir d’animer. Avec Urban Practices (représentant la Smart Building Alliance), Covivio, Dynamic Workplace SpinalCom, et le témoignage du DSIT d’EDF.

Les enjeux « data » dans le bâtiment

Entrons dans le vif du sujet avec Philippe Morel, fondateur de Dynamic Workplace (conseil pour l’immobilier tertiaire partagé et opéré) : « Un bâtiment muet aujourd’hui a moins de valeur ».

Pour donner de la valeur au bâtiment, il faut donc que les données parlent. Ce qui implique de la connectivité réseau (le métier de Naitways), mais aussi un gros travail en amont. Car il faudra déterminer les bons cas d’usage. Et faire travailler ensemble les très nombreuses parties prenantes, avec une vision de la donnée « désilotée ».

C’est d’ailleurs pour revenir aux usages que nous avions réservé une partie de cette Masterclass à un atelier de co-création des parcours d’usage de la donnée dans les bâtiments. Les participants pouvaient ainsi structurer leurs idées selon la méthodologie du Design Thinking, qui part des besoins, attentes et freins de l’utilisateur. À la fin de la journée, chacun disposait ainsi d’une ébauche de son propre “guide de pilotage de la donnée”.

Enfin, travailler avec ces données reste complexe, comme l’a rappelé Nicolas Lefort de SpinalCom. Car quatre enjeux freinent l’industrialisation de la gestion de données dans le bâtiment :

  • Une forte hétérogénéité des données,
  • La complexité du secteur organisationnel,
  • Les questions de sécurité et propriété des données,
  • Et enfin le passage à l’échelle pour s’insérer dans un patrimoine ou un quartier.

Former à la culture des données pour soutenir le « smart building »

La collaboration est aussi la clé pour Philippe Morel, fondateur de Dynamic Workplace (cabinet d’AMO spécialisé dans la valeur des bâtiments tertiaires).

Il relativise aussi les difficultés du bâtiment à intégrer les technologies en rappelant que dans les années 90 le secteur automobile avait eu les mêmes enjeux. « Des « pousseurs de métal » ont commencé à dialoguer avec des « pousseurs de câble ». Et cela ne s’est pas très bien passé ».

Différents métiers qui ne se parlaient pas auparavant doivent donc converger autour du smart building. Y compris les DSI, avec l’aide de cabinets d’AMO pour améliorer l’expression des besoins qui reste une étape difficile.

Les experts du bâtiment ont cependant bien compris que « Louer des espaces vides est un péché mortel » (Philippe Morel). Dans un contexte de travail hybride, ils ont besoin de réduire les surfaces, tout en augmentant leur attractivité. Les données peuvent justement les aider à garantir la qualité d’usage du bâtiment, améliorer les prestations et l’animation, et mieux embarquer les collaborateurs. En résumé : augmenter la valeur du bâtiment pour l’utilisateur et le propriétaire.

Exemple du siège de Vinci, Archipel

Dynamic Workplace a créé un opérateur d’espace partagé privé pour le siège de Vinci, Archipel (14 000 m2, regroupe 19 sièges sociaux). Un téraoctet de données y est collecté et traité de manière sécurisée.

Les cas d’usage sont encore modestes et la société d’exploitation doit encore grandir. Parmi les expérimentations, on peut citer le suivi du nombre de burgers vendus à la cantine le vendredi. Car le taux d’occupation est alors 5 fois plus important que la moyenne. Cet indicateur permet de comprendre les modes de travail hybrides et d’informer le prestataire de restauration.

Témoignage de la foncière Covivio

Pierre-Philippe Wibaux est CTO de la foncière Covivio. Son équipe Smartbuilding, rattachée à la DSI, s’est structurée au départ pour accompagner l’offre de coworking du groupe.

Dans leurs cahiers des charges, l’IT manquait autour de la table. Or les clients avaient besoin de digitalisation pour la connectivité, la collaboration et la cybersécurité. L’équipe IT a d’abord défini ses cadres de référence (autour du cadre R2S – READY TO SERVICES) et intégré le réseau fédérateur.

Covivio prépare maintenant une charte « BOS Ready » pour anticiper les prérequis d’un Building Operating System (BOS, le système d’exploitation du bâtiment). Car la méthodologie d’intégration et de convention de données est cruciale, pendant la phase de conception et d’exploitation. « Notre pierre angulaire est la data. Et comment s’assurer qu’elle soit accessible, documentée, et qu’on puisse ensuite la mettre en lumière autour d’un indicateur. » (Pierre-Philippe Wibaux)

Témoignage du DSIT d’EDF

Pour Alain DESPIAU-PEYRALADE, DSIT du groupe EDF, l’échange de données est un enjeu essentiel. Parmi les plus de 170 000 collaborateurs EDF dans le monde, 20 000 sont dans les métiers de l’IT et de la data. Le groupe partage des données avec son écosystème via la bibliothèque EDF d’API ouvertes (plus 120 000 API).

EDF travaille sur l’acculturation des métiers à la culture de la donnée pour leur permettre d’avoir une vision d’ensemble et d’éviter les silos. Ils doivent aussi comprendre les différences entre les différents systèmes. « Quand on demande une GTB (Gestion Technique du Bâtiment), ce n’est pas un BOS. Une GMAO, ce n’est pas non plus un BOS. Et de l’échange de données avec un écosystème d’API management n’est pas un système de BOS. » (Alain DESPIAU-PEYRALADE)

Avec les données, EDF accompagne aussi ses clients face aux enjeux de décarbonation. Notamment pour l’application du nouveau Décret BACS (Building Automation and Control System) sur le pilotage énergétique des bâtiments tertiaires.

Parmi les projets d’EDF, une démarche « BOS First » (en amont), pour 19 bâtiments de 1892 à Mulhouse. Ainsi que la création d’un jumeau numérique (modèle virtuel en temps réel). À Taishan (Chine), EDF a aussi créé un écosystème de données pour 16 réacteurs nucléaires. Une seule application regroupe ainsi des données LIDAR (télédétection par laser) et IOT pour la sécurité des personnes et du site.

Démonstration du jumeau numérique de Naitways

Cette table ronde smart building était suivie d’une démonstration du jumeau numérique (digital twin) des locaux de Naitways. Un projet réalisé avec le BOS de SpinalCom et la plateforme cloud et réseau de Naitways.

Le BOS permet de croiser, corréler et créer des données et indicateurs. Par exemple créer un indice de qualité de l’air. Ou encore croiser la consommation énergétique avec l’occupation du parking pour détecter d’éventuelles anomalies.

Nicolas Lefort et Arthur Danger de Naitways ont rappelé que des réseaux et plateformes standardisés sont nécessaires pour collecter et consommer les données.

« Le monde du bâtiment doit profiter de la même accélération qu’a connu l’informatique il y a une trentaine d’années. La normalisation, avec le protocole Internet, a permis d’échanger les données et de structurer ces échanges. Aujourd’hui avec SpinalCom nous voulons construire un framework propice à l’échange de données. À l’échelle du bâtiment, à l’échelle d’un quartier, à l’échelle d’un patrimoine. » (Arthur Danger membre de la SBA et Directeur Avant-Ventes et Solutions chez Naitways)

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